Mais qu’est-ce que je fais ici…
… au fait ?
A part apprendre à parler espagnol et m’habituer (ou pas) au locoto, piment servi avec chaque repas, je suis quand même venu ici pour un projet de stage… Voici donc venu le moment d’en dire un peu plus.
Je fais ce stage de 5 mois avec Natura Bolivia, une ONG environnementale qui a lancé un projet de paiement pour service environnemental ici, dans la vallée de Los Negros. Quesaco ? Un paiement pour service environnemental (PSE, pour faire chic), c’est une transaction entre un acheteur de service environnemental, et un fournisseur de ce service, payé pour cela. C’est tout simple.
Dans le cas de mon projet, le service fourni est le maintien d’un bon niveau d’eau dans les rivières en saison sèche. Les acheteurs, ce sont les agriculteurs irrigant leurs champs avec l’eau des rivières. Et les vendeurs, les propriétaires forestiers qui acceptent de ne pas couper leurs forêts. En effet, dans la région il y a un type de forêt un peu spécial, les « forêts de nuage », qui contrairement aux autres forêts permettent d’augmenter les niveaux d’eau dans les rivières. Donc en échange de cette déforestation évitée, les propriétaires sont payés en nature, sous forme de ruches, ce qui est assez original dans ce projet. Un projet parallèle est en marche pour réussir à faire décoller la production et la commercialisation du miel issu de cette région, avec un logo distinctif, du genre « le miel qui sauve les forêts ».
Et moi dans tout ça ? Le projet a l’air bien ficelé comme ça, mais il y a un problème de fond : personne n’est sûr que dans la région, garder la forêt permet réellement de maintenir de l’eau dans les rivières. Et comme c’est quand même pour ça que les gens payent, c’est embêtant. Mon travail consiste donc à finir la collecte de données hydrologiques commencée il y a 3 ans, et à les analyser pour affirmer qu’il y a ou pas réellement un service environnemental fourni.
(Plus d’infos, des photos et même une petite vidéo sympa sur www.naturabolivia.org)